Histoire expresse de la porcelaine.

Je voulais, pour les plus pressé(e)s d’entre vous, préparer un résumé sur l’origine de la porcelaine pour briller en société en mélangeant coquillage marin, Marco Polo, la dynastie Han et quelques connaissances minérales, sans trop d’efforts!

HAN, POLO ET KAOLIN OU COMMENT UN COQUILLAGE MARIN SE TROUVE AU CŒUR DE L’HISTOIRE

Le point de départ, ce serait Marco Polo qui découvrit au 13ème siècle une céramique chinoise fine et translucide, alors inconnue en occident, et qui aurait été, selon les chercheurs, mise au point au IIIème siècle, sous la dynastie Han.

spécimen de porcella

Fun fact #1

Persuadé qu’il s’agissait de nacre, il la baptise en s’inspirant du nom d’un coquillage nacré: la porcella. Lporcellana est née!

Depuis, la porcelaine, également appelée «or blanc», na cessé de passionner lEurope et la France, en particulier. Mais obtenir la même qualité que les artisans chinois ne fut pas si facile, loin de là. Il fallait trouver l’ingrédient secret de la recette ancestrale, un minéral appelé Kaolin.

Roche de Kaolin

l’ingrédient secret

Il faudra donc attendre près de 400 ans et le début du 18ème siècle pour que les européens puissent enfin en maitriser les secrets et reproduire fidèlement les gestes des maîtres chinois du IIIème siècle.

C’est le début de la période glorieuse des manufactures célèbres comme Meissen (en Saxe) vers 1710 ou Sèvres (1740) puis, plus tard, Limoges (1771)… dont certaines pièces, comme de la vaisselle bien sûr mais aussi des vases ou encore des poupées, s’arrachent lors des ventes aux enchères par des collectionneurs avertis.

Fun fact #2

C’est ainsi qu’un riche amateur a payé 36 millions de dollars en 2014 pour une seule, rare et très petite tasse de 8.2 cm de haut (dite tasse au poulet Chenghua), datant de la dynastie des Ming (1368-1644). Fou non?
Et bien, un autre riche collectionneur payera presque 38 millions pour une coupe rince pinceaux datant de la dynastie Song du Nord (960-1127)!

Tasse au poulet

dynastie Ming 

Aujourdhui, la porcelaine de qualité (attention aux copies qui ne sonnent pas pareil ou ne sont pas translucides et solides comme l’original) demeure un luxe du quotidien. Après une période où elle était passée de mode, elle est largement revenue sur le devant de la scène, notamment grâce aux nombreux créateurs qui s’y sont intéressés.

Elle sinstalle désormais partout: objets décoratifs, art de la table, luminaires… mais aussi bijoux. Vous voyez où je veux en venir, non ?

J‘ai tout de suite vu dans cette matière magnifique un incroyable potentiel pour créer une collection de bijoux rappelant, à la fois, le côté immaculé des maisons dans les îles et la lumière si intense et pénétrante du soleil grec. J’y ai donc posé des aplats d’or sur des formes épurées, comme des petits morceaux de cette Grèce que j’adore.

Il fallait juste (car je ne suis pas céramiste de formation) que je rencontre les bonnes personnes pour concrétiser mes idées. C’est chose faite aujourd’hui avec les collections Gizeh, Hélios, Cartouche ou Moctezuma, que je vous invite à découvrir.

Rendons à César...

Mes bijoux sont, certes, le fruit de mon imagination mais également et surtout le résultat du travail d’artisans français hors pair: pour vous proposer ces bijoux, je collabore avec des céramistes et décorateurs sur porcelaine, experts dans leurs domaines. C’est leur maîtrise technique et l’attention accordée au détail, du façonnage à lapplication délicate de lor au pinceau, qui rendent mes bijoux uniques et rares, comme de mini œuvres d’art.

J’aime vraiment beaucoup ce mélange des matières brutes et raffinées, lorsque la pureté de lor épouse la douceur de la porcelaine (« or blanc»).

Jaime aussi le métissage des genres, lorsque la simplicité rejoint la sophistication dans des bijoux élégants et intemporels… uniques comme les femmes qui les portent.

photo d'atelier, préparation des pieces avant cuisson

Médaillons en céramique bruts à l’atelier

La fabrication de la porcelaine

Quand la matière première devient bijou…

Un peu de technique maintenant. Vous le savez, j’aime bien expliquer comment ça marche, quelles sont les étapes suivies pour transformer une idée en objet désirable. C’est souvent plus facile à dessiner qu’à réaliser et je m’arrache parfois les cheveux quand je comprends la complexité du travail à accomplir pour une amateur comme moi (même si j’ai de l’aide!).

Les bijoux en céramique et or ne font pas exception à la règle. Fabriquer un objet en céramique résulte d’un savant dosage de techniques, de patience et … d’amour 🙂

Je vous livre, ci dessous, les geste successifs qui doivent être exécutés à la perfection pour transformer la poussière en porcelaine. Chacun d’entre eux dépend du précédent et conditionne le suivant.

Mais la réussite repose aussi sur le respect des temps incompressibles nécessaires à la fabrication, aux séchages et aux cuissons successives.

Un mélange de roches

50% de kaolin, 25% de quartz et 25% de feldspath

Confection des pièces

Polissage et émaillage intégralement réalisés à la main

Décors

Toujours faits à la main, avant une dernière cuisson.

Au départ, la pâte de porcelaine est composée de trois roches (50% de kaolin, 25% de quartz et 25% de feldspath). Ces matières sont délayées dans de leau, broyées, mélangées, tamisées puis filtrées, pour se présenter sous forme de galettes avant d’être transformées, selon les techniques de fabrication, en pâte plus ou moins liquide.

Puis, vient le temps de la confection des pièces à la main et du séchage – qui varie de vingt-quatre heures à une semaine – et au cours duquel elles subissent un léger retrait (environ 15%).

Un polissage délicat permet alors d’effacer toute imperfection affectant la surface des pièces avant la première cuisson à 1050 degrés Celsius. Celle-ci déshydrate les pièces et les rend poreuses afin que l’émail puisse ensuite se fixer en surface.

L’émail se compose des mêmes ingrédients que ceux de la pâte de porcelaine, dans des proportions différentes, et confère aux pièces un aspect lisse et brillant. L’émaillage répond à une gestuelle très précise et rapide qui permet, en les trempant dans un bain, de déposer sur la surface des pièces une épaisseur aussi constante que possible.

Les pièces subissent ensuite une deuxième cuisson à 1260 degrés Celsius dont le but est de vitrifier l’émail, de façon à développer la blancheur, la translucidité et la solidité de la porcelaine. C’est durant cette cuisson que les pièces prennent l’essentiel de leur retrait par rapport aux modèles et atteignent leur taille définitive.

Toutes sont alors vérifiées, une à une, et celles présentant des défauts (tâches, fêlures, irrégularités de l’émail ou déformations) sont écartées. Seules les plus parfaites sont ensuite peintes à lor avec minutie et précision par un maitre artisan.

Pour finir, les pièces décorées subissent une troisième cuisson et deviennent, enfin, les éléments centraux de mes créations.

Au terme de ce long processus, la matière se métamorphose en médaillons pour orner des colliers ou des boucles d’oreilles. Mes bijoux prennent vie.

En résumé

En résumé, des artisans de la dynastie Han (IIIème siècle) aux fours limougeauds du XVIIIème, la porcelaine a traversé en beauté les frontières et les âges. C’est une véritable “magie minérale” mais aussi culturelle. Décoration, arts de la table ou accessoires de mode, la porcelaine a réussi sa mutation et les créations d’artistes et artisans du monde entier en font aujourd’hui une matière résolument moderne.

C’est ce modernisme teinté de classicisme que je voulais pour mes colliers et boucles d’oreilles.

Je suis très fière de ces bijoux qui, sous leur apparente simplicité, regorgent de technicité. J’espère qu’ils trouveront grâce à vos yeux et que vous y verrez, comme moi, des objets emblématiques dun savoir-faire dexception.

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